jeudi 29 octobre 2009

N'a vie que tout

Magie des lanternes, jardin botanique de Montréal, 21 septembre 2009

Le 10 septembre, un mot m'est venu en tête: "Naviktout". J'ai trouvé qu'il ressemblait à un mot en langage Inuit. En le décomposant selon l'usage de la langue des oiseaux, j'ai obtenu ceci: "N'a vie que tout". Et cette phrase, je l'ai comprise ainsi: Rien n'a de vie sans faire partie du tout. N'a vie que le tout, un élément isolé ne pouvant être viable. Et c'est vrai sur tous les plans, tout étant en interaction constamment.

La vie est un TOUT dont rien ne peut être soustrait

et qui est relié en énergie, formant une formidable cohésion:

inséparable vie qui se recrée continuellement!

Michelle

29 octobre 2009

dimanche 25 octobre 2009

Chercheur de vérité


Le vrai chercheur de la vérité
ne cherche jamais la vérité.
Au contraire, il essaie de se nettoyer
de tout ce qui est faux, inauthentique, pas sincère,
et quand son cœur est prêt, purifié,
tout arrive.

Dharmapa

jeudi 22 octobre 2009

Vers la simplicité


"L'homme a plusieurs peaux en lui, couvrant les profondeurs de son coeur. L'Homme sait beaucoup de choses mais il ne se connait pas lui-même. Trente ou quarante épaisseurs de peau aussi dures que celle du boeuf ou de l'ours couvrent son âme. Plonge-toi en toi-même et apprends-y à te connaître." Maître Eckart

Ces paroles de Maitre Eckart me font penser à un rêve que j'ai fait en 1979, alors que mon cheminement venait juste de commencer: Je voulais prendre une douche avant de partir pour le travail. Je commençais à me déshabiller; j'enlevais un vêtement, il y en avait encore un dessous, j'enlevais l'autre, il y en avait encore un, j'enlevais mes bas, il y avait une autre paire dessous; je pensais arriver au bout, et j'avais encore et toujours quelque chose sur le dos. J'avais peur d'arriver en retard au travail, et soudain je me retrouve sur mon lieu de travail, épuisée, incapable de travailler. Un patron vient me demander si je veux aller à l'hôpital. Je dis non. J'ai peur qu'il m'y envoie quand même. Une compagne de travail et amie vient me voir, elle compatit à mon sort et me fait asseoir sur un banc de bois. Des collègues qui m'aiment forment une ronde autour de moi. Je suis un peu gênée et émue. A la fin de la ronde, une petite fille blonde s'avance vers moi, elle dit: "Michelle" et vient me faire un câlin.

Quelques années plus tard, j'ai écrit cette phrase qui résume le sens de mon cheminement: "Ce que je cherche, c'est la simplicité cachée sous la complexité des choses!" Cette simplicité est naturellement celle de l'enfant en nous, qui ne s'embarrasse pas de théories et spontanément s'ouvre à la vie. Mais comme le dit Carl Jung: "La simplicité est ce qu'il y a de plus difficile".

Pourquoi difficile? Comme l'alchimiste de Paolo Coelho, nous cherchons aux antipodes le trésor qui se trouve en nous, dans notre maison; nous encombrons notre vie de méthodes, de principes et de raisonnements, alors qu'il nous suffit d'écouter la petite voix intérieure accordée à notre coeur, qui ne se trompe jamais.

Etienne Perrot écrit: "Cette voie est accessible à tous, riches et pauvres, savants et illettrés, mais pour y entrer il faut abdiquer la rigidité superbe de la raison et de la satisfaction de soi. Jung attestait que les patients qui lui avaient donné le plus de mal appartenaient à la catégorie dite des "intellectuels" pour qui toute expérience, toute donnée vitale peut être convertie, par un tour de passe-passe, en matière de discours et de discussion. Ce à quoi je vous convie est un bain de naïveté, de légèreté, de poésie. Le chant de l'âme profonde est poème."

"L'homme accompli n'est pas pour le monde un roi ou un puissant: il ressemble par plus d'un trait à la violette et au coquelicot." Tendre à la simplicité des fleurs des champs, rien n'est plus efficace pour se rapprocher de soi-même et des autres.

Michelle

P.S. Les citations d'Etienne Perrot sont tirées du livre "La voie de la transformation d'après C.G. Jung et l'Alchimie".

dimanche 18 octobre 2009

Le grand mandala

Un mandala est en train de se tisser, lentement mais sûrement, en nous et entre nous. Il grandit en beauté et en force chaque jour, et bien que jusqu'à maintenant on le voie parfois sous un jour défavorable, en le regardant sous un certain angle, les jours de cafard, je vous assure que, sous tous ses angles, il se construit. Tours sur tours, matière sur matière spirituelle, les bouts manquants se retissent, se refont, aux angles de la vie meurtrie, et chacun tisse avec amour et sans le savoir une petite partie très particulière, un bout de Soi, qui est relié subtilement aux autres vies, formant ce tapis géant sous l'océan.
Je dis tapis, mais vous comprendrez qu'il s'agit d'un "tapis" en trois dimensions, vivant et grandissant, qui est tissé par le présent, sans relâche. Oeuvre vivante qui se crée et se recrée dans un même mouvement familier, et sous des couleurs multiples, dont l'organisation et l'action se faufile dans la trame des émotions. Ce tapis, léger dans toutes ses belles parties, est plus lourd et presque délavé dans certains de ses quartiers. C'est que l'esprit n'y habite plus comme avant, et ce sont ces parties avilies qui rendent tout le tapis lourd et gris, du moins aux yeux aigris, qui portent en permanence des lunettes noircies.
Et la joie, comme un feu de l'esprit, vient s'insinuer dans les replis; c'est elle qui anime le beau mandala-tapis et lui rend son brillant, sa gaité, ses couleurs hardies. Bien plus, la joie imbibe d'une liqueur délicate et savoureuse toutes les fibres du grandiose ouvrage de la vie. C'est sans doute pourquoi, parfois, on se sent libéré comme un oiseau qui se sert du vent comme allié.
Car bien que prisonniers de ce grand mandala qui nous habite, son dessein collectif passionnant et captivant, son but qui ne sera atteint que lorsque chacun aura trouvé le sien, et sa parure qui prend toutes nos couleurs à mesure qu'on grandit, bien que prisonniers, en vérité, je vous le dis, c'est au sein de cet hétéroclite tapis qu'on peut sans contredit jouir de la vie, et libérer en nous tout un monde jadis figé et rabougri.
Allumez chacun la petite lumière de votre vie, pour éclairer la trame collective, l'histoire de nos milliers de vies réunies par un même appel: l'appel d'un vaste mouvement qui sans répit se construit dans la matière animée par l'esprit.
Ce mandala dont je rêve aujourd'hui, il devient visible petit à petit, il embellit, il s'ajuste, il se libère des noeuds dont il était rempli, et il se charge chaque jour de multiples connections qui le rendent plus léger et finement tissé dans les matériaux les plus subtils. L'oeuvre embellit de jour en jour, pendant qu'on le polit et le repolit, ensemble, lui faisant prendre un beau pli vers un destin béni, aux rebondissements infinis!
Michelle
1er janvier 1996