dimanche 22 décembre 2013

Les sentiers et les fjords

Fjord du Saguenay


Le 8 décembre dernier, ces paroles me sont venues à l'esprit:

"Il y a les sentiers et il y a les fjords"
 
Il y a les sentiers.  La vie parfois suit des chemins bien balisés, agréables et sans danger.  Mais au cours de la vie, il y a aussi des fjords.
 
Un fjord est une ancienne vallée glaciaire.  On y trouve de l'eau de mer et de l'eau douce.  La salinité et la température de ces deux eaux étant très différentes, elles se mélangent peu, l'eau douce restant en surface car moins dense que l'eau salée.  Donc eau douce (inconscient personnel, en surface) et eau salée (inconscient collectif, en profondeur) ne sont pas mélangées mais se côtoient.  
 
Un fjord n'est pas de tout repos.  Les conditions y sont parfois difficiles.  L'inconscient regorge de richesses et de périls.  Le fjord est toujours très profond et parfois surmonté de falaises escarpées aussi hautes que le fjord est profond.  Hauteur et profondeur se font écho.
 
Quand la vie nous amène, avec notre assentiment ou à notre corps défendant, à bifurquer des agréables sentiers pour nager en profondeur dans un de ces vastes fjords, l'aventure nous y attend.
 
C'est ce qui arriva à Carl Jung il y a 100 ans.  Son aventure loin des sentiers battus commença le 12 décembre 1913.  Jung a volontairement plongé dans l'inconscient, sans savoir où le mènerait son étrange périple.  Voici un petit extrait de son récit, tiré de "Ma vie", page 208:
 
"Ce fut au temps de l'avant de l'année 1913 que je me décidai à entreprendre le pas décisif - le 12 décembre. J'étais assis à mon bureau, pesai encore une fois les craintes que j'éprouvais, puis me laissais tomber.
 
   Ce fut alors comme si, au sens propre, le sol cédait sous moi et comme si j'étais précipité dans une profondeur obscure. Je ne pus me défendre d'un sentiment de panique. Mais soudain, et sans que j'eusse atteint une trop grande profondeur, je me retrouvai - à mon grand soulagement - sur mes pieds, dans une masse molle, visqueuse. J'étais dans une obscurité presque totale. après quelque temps mes yeux s'habituèrent à l'obscurité, celle d'un sombre crépuscule. Devant moi était l'entrée d'une caverne obscure ; un nain s'y tenait debout."
 
Hommage à ce précurseur, grand aventurier de l'esprit.
Je lui lève mon verre et lui dis:  Mille mercis!  
 
Michelle 

lundi 25 novembre 2013

Un trou au fond des bois

 

J'ai fait un rêve il y a bien des années.  J'étais dans les bois et j'étais très attirée, fascinée, par un trou dans les buissons.   Dans un autre rêve il était question du langage qui filtrait par ce trou.  J'aurais voulu retrouver dans mes cahiers les détails exacts de ces rêves, je ne les ai pas retrouvés.  C'était en 1983 ou 1984.   J'ai compris bien sûr que ces bois symbolisaient l'inconscient, et le trou le canal par lequel m'arrivent rêves, images, paroles.   

Voici quelques messages de l'inconscient que j'ai reçus dernièrement et qui concernent il me semble justement le lien entre moi et l'inconscient (ou le Soi):

   - A propos du Soi:   "Un ultra-son"

  - Je vois un objet foncé de la grosseur et forme d'une brique.  Il tenait dans les airs.  Ensuite, je l'ai vu sur la figure d'un garçon et il ressent une vive sensation de stimulation  (que je ressens aussi).

Le lendemain:
  - Je vois un plat blanc rectangulaire et de ce plat sort un grand doigt pointé vers le haut.

Commentaire:  Ça me fait penser tout de suite à E.T., quand Elliott pense qu'il est mort, et soudain il voit son cœur rougeoyer et son doigt pointer vers le ciel  (E.T. téléphone maison).  Je venais de me coucher sur le dos, la meilleure position pour relaxer ... et ressentir le contact. 

  - Un immense être fait de pierre il me semble et devant lui un tout petit homme ... avec comme mission (impossible?) de le soutenir.

  - Je vois deux mains, une beaucoup plus grande que l'autre.  Elles sont légèrement en mouvement l'une par rapport à l'autre. Je vois la plus grande main se fermer en poing.  Je ressens sa force.  Le contact entre elles est tout en douceur.

Commentaire:  Cette image aussi m'est venue alors que j'étais couchée sur le dos, dans un état de relaxation.   Contact.

  - "Plus on accompagne, plus on s'accompagne du ombudsman."

Commentaire:  Plus on apporte son appui aux gens autour de soi, plus on est accompagné du "protecteur du citoyen".   Et quel plus grand protecteur que le Soi?   L'énergie qu'on déploie dans l'accompagnement des autres augmente notre propre sentiment de sécurité.

Une image très récente:

Un professeur d'art plastique.  Il me présente un plateau.  Je serai son assistante pour présenter ce plateau aux enfants, plateau rectangulaire (encore cette forme) qui contient des crayons de couleurs (je ne les vois pas mais je le sais).

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"Un adulte créatif est un enfant qui a survécu." 
Ursula Leguinn

Amicalement,

Michelle

samedi 9 novembre 2013

TROIS RÊVES

Rêve du 23 septembre

Je suis dans une maison cossue.  L'homme qui vit dans cette maison parle ou on lui parle d'un objet qui lui appartient dont on a découvert qu'il avait moins de valeur qu'on le croyait.  Ensuite, je vois une servante de la maison en train de frotter un couvercle métallique, qui ressemble à une cloche à gâteau rectangulaire.  A l'endroit où elle frotte, le couvercle de couleur argentée prend la couleur de l'or.  Elle continue de frotter.

Commentaire:   L'objet dont on découvre qu'il a moins de valeur qu'on le croyait est entre les mains des maîtres de la maison, mais l'objet qui se révèle être en or est dans les mains de la servante.   Question d'attitude:  Un égo trop fort et on ne voit pas la vraie richesse autour de soi.  Une attitude plus humble, réceptive, permet de mieux "changer" ce qu'on touche en or.   La tendance qui pointe parfois de s'identifier au Soi doit céder la place à une attitude d'ouverture aux expériences que la Vie nous amène.  Jung écrit:  "L'abandon de soi donne à l'inconscient sa chance, aussi grande qu'indispensable."

Rêve du 1er octobre

J'attends des invités et soudainement, je me retrouve avec le poids d'un double de moi-même sur l'épaule et le dos, avec le sentiment qu'il est très important que je le supporte.

Commentaire:   Suite de la citation de Jung du précédent commentaire:  "... Mais comme l'inconscient est fait d'oppositions:  nuit et jour, clair et sombre, positif et négatif et même bien et mal, comme il est ambivalent, donc, le moment ne peut pas manquer de venir où l'être humain doit tenir bon ... et suivre fidèlement la ligne qui est la sienne, afin d'éviter la catastrophe, le déraillement; et ce moment, c'est celui où la vague reflue.  Or seule une volonté consciente, c'est-à-dire le moi, est en mesure de tenir bon.  C'est là la grande, l'irremplaçable importance du moi; pourtant elle n'en reste pas moins relative ... Mais tout aussi relative est cette conquête, cette élévation que représente l'intégration de l'inconscient.  On ajoute à sa clarté et à ses ténèbres; plus de lumière signifie aussi plus de nuit."   Carl Jung - L'âme et le soi

Rêve du 6 novembre

Je suis avec une autre personne.  Je ne sais qui, mais c'est un garçon il me semble.  Nous avons peur d'entités étrangères.  Nous sommes relégués à un petit espace, une pièce dans une maison, et tâchons de garder un "profil bas" pour ne pas attirer l'attention.  Nous cherchons des moyens d'être le plus en sécurité possible malgré la menace qui plane.  Et puis nous voyons par la fenêtre tout près un personnage, debout sur le balcon, qui nous tourne le dos.  La personne qui est avec moi est tout près, derrière le rideau.  Et puis nous reconnaissons une femme que nous connaissons bien, que j'identifie comme la mère (pas la mienne, une mère dans le sens large du mot).  Nous éprouvons immédiatement un grand soulagement.  La menace est tombée, il n'y a pas de menace.  Il n'y a que cette femme, qui s'était abritée ici avant nous. 

Commentaire:  Ce rêve est très récent, je vais continuer à y réfléchir.  Pour le moment, voici les idées qui me sont venues.  La menace est plurielle, elle est partout à l'extérieur.  La Mère, unique, est arrivée avant nous.   Je pense à la Mère-Nature, notre source.  Le sentiment d'être reliée au Tout me protège des "extra-terrestres", ces menaces irrationnelles familières à beaucoup d'introvertis comme moi.

A la prochaine,
Michelle 

mercredi 24 juillet 2013

LA PETITE FILLE


Attention:  Dans cet article, je parle du dénouement du livre "Dôme" de Stephen King, alors si vous ne voulez pas en savoir trop d'avance sur l'histoire du livre ou de la série télé ... je vous conseille de revenir plus tard! 

Rêve du 28 décembre 2012

Je suis une fillette parmi d'autres.  Nous sortons de l'école et longeons un parc ou la cour de l'école.  Je me souviens d'être passée par là auparavant et il s'y trouvait quelque chose d'intéressant.  Mais aujourd'hui, il n'y a qu'un grand singe assis tranquillement dans un récipient rond ... je me demande pourquoi je ne trouve pas ce singe intéressant, après tout c'est plutôt inusité.   Au moment où nous passons devant lui, le grand singe nous fait une grimace.  (Il n'en a rien à cirer, qu'on soit ou non intéressées par lui).

Image 2 janvier

Une mère et une fillette se serrent l'une contre l'autre.  Elles doivent se séparer.  La fillette recevra l'enseignement d'un maître.   Je ne vois pas le maître en question mais je ressens sa présence, je ressens aussi plus que je ne vois la mère et la fillette, comme si j'étais placée à côté du maître, qui attend un peu plus loin.

Paroles entendues 7 janvier 

(Approximatif)  "Quand on est petit on ne veut pas reconnaître ses fautes."

Image 16 février

Un garçon indien en classe lève un bras.    Il semble souffrant, tremblant, mais son geste est énergique.   Sa main me semble chargée ... de bijoux?

Image 17 février

Un homme est en train de donner un spectacle sur une scène.  Il prend une fillette et la brasse, la manipule jusqu'à ce qu'elle devienne toute molle.

Détail d'un rêve 8 mai

Une fillette que je vais payer pour me rendre ce service m'accompagne.   Entre autres activités: nous avons chacune une maison de poupées.   La sienne est chargée d'énergie.   Nous faisons des manipulations et nous prenons des notes après chaque manipulation, interprétons les résultats.

Bribe de rêve 14 mai

Une fillette et un homme, blonds tous les deux, assis au cinéma ensemble.   Je les vois de dos.   Le film est terminé, le générique commence à se dérouler.

Image du 25 mai

Je vois le bras d'un bébé géant qui, je le ressens, modèle quelque chose avec sa main.
(Est-ce que c'est moi qu'il modèle, puisque je le ressens?)

Le lendemain, dans un livre sur Stephen King, je lis à propos du nom de Dolores Claiborne (le personnage principal et titre d'un de ses livres):  "Dolores est une variante anglaise du latin "dolor", "souffrir" et claiborne rappelle aux lecteurs qu'ils sont, comme Dolores, nés de la glaise  (clay born "né de la glaise" en anglais, NdT) - ou dans le cas des femmes qu'elles sont destinées à porter la glaise de nouvelles vies.  L'influence des parents sur les enfants et des enfants sur les parents, contrôle le roman."

Mes notes:  "Le bébé en moi contrôle d'une certaine façon ce que je suis, il me pétrit à sa guise.   Le bébé joue et modèle ce qu'il veut avec la pâte à modeler.   Il est immature - normalement ça ne devrait pas être lui qui contrôle - bras géant, grande influence pour un bébé!!!)

J'étais en train de lire une histoire de Stephen King, où une ville entière se retrouve sous une bulle transparente.   Je note ceci:  "Le dôme, symboliquement, me fait penser à la bulle dans laquelle notre égo nous enferme.  Les différents personnages s'y associent ou s'y affrontent.  Quand l'explosion se produit, l'air y devient irrespirable, et une poignée seulement d'humains s'en sortent vivants... ils s'en sortent parce que à la fin Julia réussit à toucher l'enfant extra-terrestre qui les observe comme s'ils étaient des fourmis et ne valaient pas la peine qu'on se soucie d'eux.   Elle parvient à lui faire ressentir qu'ils sont vivants, et non des jouets.  

Eh bien, le bras géant du bébé, c'est comme un prolongement de cette situation, l'équivalent:   le bébé tout-puissant qui modèle à sa guise ce qu'il tient dans sa main.   Le bébé ou l'enfant extra-terrestre qui, avec d'autres enfants, s'amuse à regarder ce qui se passe quand un dôme transparent contient une ville entière, la tient sous la férule de l'enfant curieux mais indifférent à leur sort.  

La ville, la cité, symbolise le soi, en tant que mandala, parfois.   Ici la ville est plutôt en forme de botte.   Et c'est un champ magnétique qui forme ce mur, qui le maintient en place, une boîte inamovible en est le centre."

Image et paroles 28 mai:   La fillette récalcitrante

Une voix masculine m'a dit:   "Je vais te l'apporter"  ou  "Je vais te la porter."  J'ai vu un homme qui avait soulevé une fillette recroquevillée, donc récalcitrante?  Je me suis dit que c'était étrange qu'il vienne me porter quelque chose par l'intermédiaire de cette enfant.   Je m'imaginais qu'il mettait cette chose dans la main de l'enfant et me l'apportait de cette manière.   Dans un 2e temps, je me suis dit que ce qu'il m'apportait ou me portait c'était sûrement la fillette elle-même!

Pourquoi cette fillette est-elle récalcitrante?   Comme une enfant qui voudrait rester avec son papa plutôt que d'être emmenée chez maman!   Elle veut rester dans l'inconscient avec son papa l'animus?   Elle y est depuis ma propre enfance.   Donc elle s'infiltre en moi très souvent mais ne veut pas faire partie de mon conscient, ma conscience?   Petite-fille extra-terrestre qui me manipule mais ne veut pas être attrapée!   Mais je sais quand tu es là petite fille ... enfin je le sais parfois.   Tu es de plus en plus "visible".

Image 10 juin

Un enfant dans les bras de sa mère.   Je les vois derrière une grande vitre.   L'enfant porte un très grand chapeau sur la tête.

Image 13 juin

Un bébé déterré  (une fillette je pense).   Elle a encore de la terre sur le visage.   J'ai l'impression vague que c'est un 2e bébé.   Ce n'est pas macabre, plutôt le contraire, un événement joyeux, une délivrance.

Image et paroles 14 juin

Je vois une fillette, remarque son visage, celui d'une femme.   Elle se penche et m'embrasse et j'entends:   "On va attendre".   (Je sais que c'est moi qu'elle embrasse, mais je vois la scène comme si j'étais observatrice).

Synchronicité 21 juin

J'ai lu dans Dr Bloodmoney de Philip K. Dick une histoire farfelue à propos d'une fillette qui portait son frère jumeau en elle.   Le même jour sur Facebook je lis une histoire vraie celle-là d'une fillette très jeune qui a dû être opérée parce qu'elle portait dans son ventre le foetus de son frère (ou sa soeur?) et qu'il grossissait.   Encore le motif du jumeau, cette fois-ci dans une relation étrange, où l'un des deux parasite l'autre parce qu'il ne peut se développer librement et adéquatement.   On appelle ces malformations symbiotiques:  ischiopagus.   

Cette synchronicité me fait penser à ce que je ressens lorsque la petite fille en moi émerge et que j'en prends conscience, ce qui arrive souvent depuis environ deux ans je crois.   Bien sûr elle fait partie de moi depuis toujours, mais ces derniers temps j'en suis plus consciente.

Rêve du 29 juin

Il y avait un ascenseur spécial.   Une femme est à côté de l'ascenseur (ancienne collègue du CLSC).   Elle dit qu'il faut avoir fait des études supérieures pour le faire fonctionner.   Mais des femmes peuvent obtenir de ces personnes qui ont fait des études supérieures un code qui leur donne accès.   Elles entrent dans l'ascenseur avec leur fillette qu'elles n'aiment pas.   Cet ascenseur est sur un mur extérieur de la maison où je vis.    Les femmes et les fillettes qui entrent dedans arrivent quelque part à l'intérieur de la maison.   Je suis préoccupée par l'endroit où elles aboutissent.   Je me demande aussi dans quel état je vais les retrouver.   J'entre dans la maison pour tenter de trouver l'endroit de l'aboutissement.

Que se passe-t-il dans cet ascenseur?   Un processus de transformation?   Cet ascenseur ne monte pas, il s'enfonce, on le prend pour aller en profondeur.   Quel sera le résultat de ce séjour dans l'espace restreint, mystérieux de cet ascenseur très spécial?   La profondeur de la maison:   vie intérieure.   Il n'est question dans ce rêve que de femmes et de filles, que de féminin.   Cette femme qui est à côté de l'ascenseur est dans la vie très extravertie.   Je l'ai entendue une fois parler d'une fillette en nommant son nom tout haut, dans un lieu public et dans son propre quartier.   Elle parlait de son comportement inacceptable.   En y repensant, je me dis qu'elle faisait évidemment une projection sur cette fillette.   Elle-même a souvent eu un comportement inacceptable.   Elle est agressive et perd le contrôle sur elle-même dans certaines circonstances. 

Les mères qui ont de la difficulté à aimer leur fillette projettent sur elle leur propre difficulté à s'aimer elles-mêmes.   Qu'est-ce qui se passe dans cet ascenseur?   Peut-être au bout du compte une réconciliation.

Petite fille qui fais partie de moi, ton air satisfait d'enfant sage, au-dessus de ses affaires, cache en réalité une grande peur d'être blâmée, de susciter la colère, de ne pas être acceptée, de ne pas être aimée.   

Cervantes a écrit:   "Garde toujours dans ta main la main de l'enfant que tu as été".

Petite fille, je t'aime, tu sais!

Michelle
24 juillet 2013   

dimanche 3 février 2013

LE GÉANT BEAUPRÉ

J’ai terminé hier matin la lecture du livre de Marjolaine Bouchard « Le géant Beaupré ».  C’est une histoire magnifiquement racontée mais triste, la vie de ce géant mort de tuberculose à l’âge de 23 ans, histoire qui s'est étrangement prolongée longtemps après sa mort, puisque le corps momifié d’Edouard Beaupré a été exhibé en divers endroits, oublié pendant trois ans, retrouvé et exhibé de nouveau jusqu’à ce qu’il se retrouve au département d’anatomie de l’Université de Montréal et ensuite dans un endroit public de cette même université.  Ce n’est qu’en juillet 1990 que le géant momifié a été enfin incinéré et enterré décemment en Saskatchewan, où il est né en 1881. 

Mon grand-père a vu ce géant à Montréal, il nous en parlait quand nous étions enfants, impressionné par cet homme qui dépassait de plus d’une tête la foule qui l’entourait, et ma sœur Louise l’a vu momifié puisqu’elle a travaillé à l’Université de Montréal durant le temps où il y était exposé. 

Cruel destin pour cet homme sensible et timide, prolongement incroyable au-delà de la mort, au-delà du bon sens, du sens commun.  Ça me rend intérieurement mal à l’aise.  Lire son histoire m’a fait repenser à des rêves que j’ai eus il y a longtemps mais qui sont toujours restés vivants dans ma mémoire :
D’abord, en 1981, j’ai rêvé à une femme exhibée sur une table dans la cuisine chez une de mes tantes.  Elle était morte mais n’avait pas été enterrée et elle suppliait qu’on l’enterre.  Ce rêve avait rapport avec un nouvel amoureux et une attitude qui m’avait fait souffrir dans mes relations antérieures et que je ne voulais surtout pas perpétuer.  Je me devais de rectifier ma façon d’être, d’agir, de réagir.  Le rêve était clair pour moi et c’est ce que j’ai fait.
Un an plus tard, le 13 août 1982, j’ai rêvé ceci :   Une femme âgée habitait dans un genre de kiosque avec une enfant, une pièce avec une vitrine pour que les gens la voient.  Elle était renommée pour sa laideur repoussante.  Il y avait plusieurs années qu’elle vivait là.  L’atmosphère était triste à mourir.  Cette femme est tombée malade, un homme a fait venir un médecin qui a juste écouté son cœur et a dit que c’était correct.  La femme disait qu’elle ne pouvait plus que pleurer ou rire.  L’homme l’entraîna dehors et là, en marchant, sa physionomie changea, sa laideur s’estompa.  Elle revint chez elle prête à revivre, à recommencer sa vie autrement.  Elle se demandait s’il était trop tard.  Puis je la voyais dans sa vitrine, en train d’écrire un conseil à propos du cœur.  Dans le rêve suivant, cette femme vendait de la nourriture et je voulais me rapprocher d’elle pour l’encourager à continuer. 
Quelques mois après ce rêve j’ai eu l’opportunité d’animer un atelier d’écriture ce qui a été pour moi un tremplin, le début d’un changement majeur dans ma vie.
Et enfin, le 7 juin 1999, j’ai fait ce rêve :  Il y avait une momie dans le coin d’une pièce en désordre.  Je me demandais qui l’avait transportée là.  Ma sacoche et mon argent se trouvaient aussi dans cette pièce.  J’y allais parce que je devais récupérer mes choses, mais j’avais un peu peur d’elle.  Pourtant elle était petite et semblait bien morte et ce depuis longtemps.
Synchronicité :  Le 9 juin de la même année, à la télévision, j’entends parler d’un homme, à Cuba, qui gardait une momie dans un placard chez lui. 
Le 16 juin, j’écoute une cassette de Germain Beauchamp sur l’Egypte ancienne.  Il dit qu’au 17e, 18e et 19e siècle, en Europe, il y a eu une vague suscitée par une étrange croyance :  manger des fragments de momie était supposé tout guérir.  Ainsi des milliers de momies ont été acheminées par bateau en France, en Angleterre.  On en mangeait, on en faisait des cataplasmes.
Et puis j’ai lu dans le Journal de Montréal, en date du 12 juin 1999 (j’ai collé l’article dans mon cahier) :  « Une nécropole contenait 200 momies recouvertes d’or – Le Caire – Une nécropole contenant 200 momies bien conservées et richement recouvertes d’or a été découverte dans l’oasis de Bahareya dans le désert occidental égyptien. »
Naturellement, j’ai tenté de comprendre ce que signifiait pour moi le symbolisme de la momie, suite à cette multiple synchronicité.  Mes réflexions tournaient autour de ma trop grande passivité, de la momification qui a comme but la continuation de la vie dans l’au-delà.  Ma sacoche contient mes cartes d’identité et mon argent, l’identité représentant ma personnalité et l’argent signifiant l’énergie disponible.  La momie n’a plus rien de tout ça.
Pour terminer sur une note poétique, voici un poème que j’ai écrit il y a longtemps   (je ne sais plus quand, je ne l’ai pas daté).  Pour en savoir plus sur la construction de ce poème :  http://le-chemin-au-dela.blogspot.ca/2009/05/le-geant.html 
LE GÉANT
J'ouvre mon coquillage et j'y trouve un géant tout fripé.
Il se déplie lentement vers la rue qui passe et repasse devant lui.
Pas question de repos ni de retour dans l'abri.
La mer des pensées roule dans sa tête, brassant les étoiles qui scintillent tout au fond.
Tristesse!  Devant l'immensité, le coeur du géant est coincé.
Tant d'images défilent dans le bleu cristal!  Aucune frontière!
Le géant cherche une île pour y bâtir sa maison, éclairée d'une lanterne, avec une cave très profonde remplie de secrets en liberté surveillée!
Des "je ne sais quoi" pas encore nés du hasard et du temps,
encore abrités dans l'arche, qui se pose doucement                                                      

au fond du terrain confortable.
Michelle

samedi 12 janvier 2013

LE JEUNE PAPE

Image hypnagogique 22 décembre 2012

Je vois un homme d’environ 30 ans assis de profil, regardant à droite. Il a les cheveux châtain clair mi-longs et est vêtu de couleurs pâles. Il ne porte aucun accessoire ni rien sur la tête. Une voix dit que c’est le nouveau pape. Il me fait penser à un prince de conte de fées, par son style de chevelure et par ses habits.

Commentaire

En alchimie, on dit que le vieux roi doit mourir pour laisser la place au jeune prince qui deviendra roi à son tour. Ce qui veut dire que pour grandir intérieurement, on doit laisser tomber certaines vieilles idées et habitudes et se renouveler.  Dans la religion catholique, le pape, figure centrale, est toujours un homme âgé. Un nouveau pape, jeune et sans aucun accessoire représentant l'autorité et la richesse, évoque une nouvelle spiritualité.  Dans mes contacts actuels avec plusieurs de mes amis et correspondants, je prends conscience qu'individuellement, beaucoup suivent un cheminement qui les bonifie au fil du temps. 

Ce jeune pape ressemble à un prince de conte de fées.  Il est donc intemporel.  Ce n'est pas une puissance temporelle, qui renversera le pouvoir du pape.  La spiritualité n'a rien à voir avec le pouvoir extérieur, c'est un pouvoir individuel sur soi.  Il était une fois une authenticité et un nouveau regard qui, mine de rien, s'installait sur terre, pour notre plus grand enrichissement !

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J'ajouterai que le jeune homme regardait tout droit vers la droite, donc symboliquement vers le conscient et vers l'avenir.

J'ai participé avec cette image et autres contributions au "Rêve planétaire 2012" sur le site:  http://www.oniros.fr/RP1208.html
Sur le site, vous pouvez lire le tout, et aussi les rêves apportés par les quatorze autres participants, etc.

Michelle